« L’alcool est la plus forte dose que j’ai prise en 24 ans de carrière », raconte à l’AFP le pharmacologue et historien de la toxicomanie, Michel Lejoyeux. « Je ne sais pas où j’ai trouvé, dans une seule journée, 37 g de méthanol ! Je l’ai découvert sur une ordonnance de drogue », raconte-t-il.
Cette substance présente dans l’alcool peut causer des troubles du système nerveux central, des convulsions et provoquer une perte de connaissance, explique le professeur Lejoyeux, membre du conseil scientifique de l’agence du médicament.
Le méthanol a été le coupable le plus souvent identifié par les toxicomanes lors des enquêtes de l’Agence du médicament, mais aussi d’autres substances.
« L’alcool est la substance la plus forte que j’ai utilisée en 24 ans de carrière », dit-il. « C’est la substance la plus puissante que j’aie jamais prise. J’ai utilisé du 70 % en 24 ans de carrière et j’ai toujours trouvé de l’alcool, de l’alcool de contrebande ».
L’homme de 77 ans n’a jamais utilisé d’alcool sous une autre forme. Le premier jour de ses 20 ans, il avait bu environ 100 g de vin et un verre de whisky. Dans les années 80, il a pris des bières jusqu’à 20 ou 30 g. « Je n’ai jamais fait de bière », déclare-t-il.
« Quand je bois de l’alcool, c’est très fort », explique-t-il. « C’est le plus fort que j’ai jamais bu dans ma vie ».
Avant l’âge de 20 ans, les effets de l’alcool peuvent se faire sentir immédiatement. Dans la plupart des cas, le malade a des nausées, des vomissements, de la diarrhée, un essoufflement, une accélération du rythme cardiaque et des tremblements. « Mais dans de rares cas, les effets peuvent apparaître jusqu’à 12 heures après. Il est possible d’être en état d’ivresse au bout de 12 heures »
« Il est difficile de dire à un jeune si oui ou non il a un problème avec l’alcool », poursuit le toxicomane. « Certains jeunes en prennent jusqu’à 20 g de temps en temps. Ce n’est pas dramatique. Mais si vous avez un problème avec l’alcool, il est essentiel de prendre du recul ».
Dans ce cas, le patient doit éviter la consommation d’alcool ou diminuer la quantité prise en prenant des médicaments qui réduisent la production d’alcool, comme les antidépresseurs, les antihistaminiques et les médicaments pour traiter l’asthme ou les maladies cardiaques.
Le méthanol « est très volatil » et « difficile à mesurer », poursuit-il. « Si vous en ingérez, il est possible que vous ayez des convulsions, des saignements de nez, une perte de connaissance et que vous fuyez le monde », souligne-t-il. Il ajoute qu’il ne faut jamais boire avant d’avoir été bien entraîné. « Il faut avoir pris du méthanol pour que l’on puisse dire que l’on est malade. Mais c’est possible ».
« La prise de méthanol est extrêmement rapide. Le méthanol est un poison très rapide. Il va se transformer en une substance très dangereuse. Si on en ingère trop, le méthanol va se transformer en vomi », dit le médecin.
« Dans les années 80, il y a eu une forte consommation de méthanol. Les personnes qui en ont consommé étaient souvent des jeunes qui buvaient dans les boites de nuit. Et beaucoup de jeunes sont morts »
« Le plus souvent, les gens qui prennent de l’alcool se soignent », dit-il. « Mais la plupart des gens ne prennent pas d’alcool, car ils ont un problème avec l’alcool ».
Pour les toxicomanes, « la dose de méthanol est très difficile à évaluer », estime Michel Lejoyeux. « On peut voir une grosse quantité de méthanol à 5 m de profondeur et une petite quantité de méthanol à 50 m ».
Ces substances sont présentes dans de nombreux médicaments tels que les antibiotiques, les antiviraux et les antidépresseurs. « Mais dans la plupart des cas, les patients n’ont pas conscience de la toxicité de la substance, même si elle est présente dans les médicaments », dit-il.
Le professeur Lejoyeux précise qu’il faut se méfier des médicaments qui contiennent de l’alcool, car ces derniers peuvent être à l’origine de nombreuses complications.
« La dose de méthanol dans les médicaments est extrêmement faible, et elle peut être mortelle », dit-il. « Mais quand il s’agit de médicaments antidépresseurs, il est important de prendre du recul, car ce sont des médicaments qui peuvent avoir des effets toxiques très forts ».
Les autres drogues sont plus dangereuses.
« Ces drogues sont dangereuses parce qu’elles ne sont pas enrobées dans une couche de poudre », dit-il. « L’héroïne, la cocaïne, le crack, le LSD ou la MDMA sont enrobés d’une couche de poudre qui est très toxique. Elles sont beaucoup plus dangereuses parce qu’elles sont très puissantes. »
« La MDMA est plus dangereuse que n’importe quelle drogue. Le crack est très dangereux »
« Il faut faire très attention lorsqu’on consomme de l’alcool, car l’alcool augmente la tension artérielle et le rythme cardiaque. Et si on consomme de la méthanol à haute dose, on peut avoir un arrêt cardiaque », explique Michel Lejoyeux. « Le méthanol est beaucoup plus dangereux que l’héroïne ».
« La plus grande partie de la méthanol se trouve dans le vin ».
« Le vin est le produit le plus toxique que j’ai jamais consommé », dit Michel Lejoyeux. « C’est très fort, mais ce n’est pas de l’alcool. C’est de la méthanol ».
« L’alcool est la substance la plus forte que j’ai jamais prise », affirme le toxicomane.
Dans les années 70, la consommation de méthanol pouvait être dangereuse car elle était à l’origine de crises d’épilepsie sévères, souligne le spécialiste. « On se souvient de la mort de 10 personnes et de 24 enfants dans une clinique en 1974. Il y avait des traces de méthanol dans les poumons et le cœur des patients ».
Le méthanol « est très volatil », selon Michel Lejoyeux. « C’est le plus volatil des gaz. On peut en prendre pendant 24 heures, mais il faut le prendre le moins possible. Si on prend trop de méthanol, on a des symptômes d’intoxication, ce qui veut dire qu’on est en état d’ivresse ».
« S’il y a trop de méthanol dans le sang, il y a une perte de conscience, des tremblements et des vomissements », explique-t-il. « Si on prend trop de méthanol, on est en état d’ivresse. C’est dangereux de prendre du méthanol à haute dose ».
« Quand on consomme trop d’alcool, il y a un risque de dépendance », souligne Michel Lejoyeux. « La consommation d’alcool est à l’origine de 70 % des cas de toxicomanie ».
Le toxicomane doit « arrêter de boire et ne pas consommer d’autres substances » pour se soigner », dit le toxicomane. « Il faut arrêter la consommation d’alcool. Si on boit encore, il faut arrêter ».
« Il ne faut jamais consommer d’alcool sous une autre forme », affirme le toxicomane. « On ne peut pas prendre de méthanol et ne pas boire de bière ».
Dans les années 80, la consommation de méthanol a été très fréquente. « On avait des taux élevés de méthanol dans les urines », indique Michel Lejoyeux. « Les gens qui buvaient trop d’alcool prenaient aussi de la méthanol ».
Les personnes en difficulté sont « très sensibles aux hallucinations », dit-il.
« La plus grande partie de la méthanol se trouve dans le vin », dit Michel Lejoyeux.
« Dans le vin, on a la plus grande quantité de méthanol qu’on peut trouver. On peut prendre une gorgée de vin pendant 24 heures sans problème. On peut prendre de la méthanol jusqu’à 20 g dans une seule gorgée de vin », précise le toxicomane.
« On peut aussi prendre une dose de méthanol dans un verre de vin, mais il faut en prendre très peu ».
« Les drogues qui contiennent de l’alcool sont très dangereuses », dit Michel Lejoyeux. « Le plus souvent, les gens qui prennent de l’alcool se soignent ».
« La plupart des drogues sont dangereuses. La plus dangereuse, c’est l’alcool. Quand il y a de l’alcool, il est très volatil et il peut se transformer en vomi », dit Michel Lejoyeux.
« Il faut avoir pris de l’alcool pendant longtemps », dit-il. « Quand on prend de l’alcool pendant longtemps et que l’on ne s’en rend pas compte, il peut y avoir un problème ».